« Assurer une synergie entre le sol, la plante et les animaux »
Au Gaec de la Piais, le non-labour s’inscrit dans une démarche globale : améliorer la vie microbienne du sol pour produire un fourrage de qualité et avoir un troupeau en bonne santé. Les animaux restituent des effluents riches en azote minéral qui nourrissent efficacement le sol.
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«Notre exploitation est majoritairement conduite en non-labour depuis plus de vingt ans, souligne Christian Voland, l’un des trois associés du Gaec de la Piais, à Guipry-Messac (Ille-et-Vilaine). La charrue n’a pas forcément d’intérêt dans nos terres, car elle remonte les pierres, très présentes sur certaines parcelles. À la place, nous utilisons un cultivateur à dents en évitant de trop descendre en profondeur. »
En plus de cette simplification du travail du sol, l’exploitation s’est engagée, depuis 2011, dans une démarche plus large visant à trouver le juste équilibre entre le sol, les plantes et les animaux. Pour cela, le Gaec de la Piais sollicite l’intervention de la société de conseils en élevage Olitys, notamment son directeur, Rémy Chérel, ingénieur nutritionniste.
Davantage d’oligoéléments pour les plantes
« Nous avons une approche globale de l’élevage pour créer un cercle vertueux, souligne-t-il. L’exploitation fonctionne en zéro pâturage. Il est donc primordial de récolter du fourrage de qualité pour nourrir correctement les laitières. Quand je visite la stabulation, j’observe les bouses et je m’intéresse à la qualité du lisier. Si les vaches digèrent correctement leur ration, elles rejetteront davantage d’azote sous forme organique que sous forme ammoniacale. C’est important pour la cohérence agronomique, car l’azote organique est plus efficient pour la microfaune. Un sol qui vit mieux fournit plus d’oligoéléments pour les plantes : une richesse propice à mieux nourrir les animaux. »
Dans le même esprit, le Gaec limite au maximum le recours aux antibiotiques. Car ces molécules arrivent tôt ou tard au champ via les épandages, portant préjudice à son équilibre. Les parcelles sont généralement déchaumées après la récolte. Un deuxième déchaumage léger est parfois réalisé pour enfouir le lisier épandu. Le Gaec emploie de plus en plus une tonne équipée d’enfouisseurs pour injecter les effluents et gagner un passage de déchaumeur. Les semis sont réalisés avec un semoir adapté aux techniques simplifiées (lire encadré). Pour favoriser la vie microbienne du sol, des couverts végétaux sont implantés systématiquement après la moisson : le plus souvent, avec de la phacélie.
« Des sols plus faciles à travailler avec une vie sous terre »
Mais Christian Voland utilise aussi d’autres mélanges en essais : radis + navet, moha + tournesol, vesce + trèfle… « La phacélie possède plusieurs avantages, précise l’éleveur : son effet restructurant est important, elle laisse beaucoup d’exsudats racinaires favorables à la microfaune. Sans oublier que la phacélie est également plus facile à détruire qu’une moutarde et limite la présence de limaces dans la culture suivante. Nous en implantons même entre la moisson du blé et le semis d’orge d’hiver. Aujourd’hui, le résultat est très positif. Nous avons des sols plus faciles à travailler avec une vie sous terre bien présente. »
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